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Un berger qui sent le troupeau

  • Photo du rédacteur: Michel Teheux
    Michel Teheux
  • il y a 7 jours
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 7 jours


Premier jour d’une semaine de fête… : l’octave pascale qui est comme le pendant de la Semaine Sainte, déploie en solennité liturgique l’annonce du Dimanche de la Résurrection.

 

Au matin de ce lundi de Pâques, l’annonce a bouleversé le monde. Les émissions spéciales se sont enchainées en un temps record : dimanche midi, tous se rassuraient : le pape n’avait pas voulu laisser son peuple orphelin pour la bénédiction rituelle de Pâques ; affaibli mais volontaire. En quelques minutes, l’affection de ses enfants avait redonné vigueur à la voix assourdie : le pasteur redevenait lui-même par la grâce de son troupeau.

 

En ce lundi, ce sont des images choc qui s’imposent à moi : celle du premier jour : la supplication de l’homme en blanc cassant le rituel adressé à la foule de le porter dans la prière avant de lui offrir sa première bénédiction.

Celle de sa première sortie papale, à Lampedusa, jetant une couronne de fleurs pascales dans la Méditerranée devenue cimetière de tant de migrants.

Celle de son premier Jeudi Saint et du lavement des pieds de détenus d’une prison romaine.

Celle de l’embrassement pathétique d’un jeune handicapé dans ses bras affectueux.

Celle du regard coquin et complice pour le gamin africain déjouant la sécurité et agrippé à la soutane blanche

 

Le choc des images, plus parlantes que les mots !

La surprise de la nouvelle suscite les réactions convenues ou sincères, du monde entier qui se découvre comme orphelin.

Monde inquiet où l’extrême-droite monte un peu partout.

Monde où la vérité ne s’attache pas aux faits mais à ce qui est proclamé avec le plus d’aplomb. Où le bien est de moins en moins une valeur fondatrice pour devenir une réalité marchande. Monde qui se rassure comme il peut alors qu’il subit la montée des nouveaux empires.

 

Lui, depuis douze ans, incarnait la lumière. Parfois maladroitement. Et même sans doute quelques fois en l’obscurcissant. On pouvait sans doute le trouver parfois conservateur – et d’autres le disaient gauchiste -autoritaire ou têtu.

Il se voulait au service de son peuple.

Pasteur universel des Églises, cellules diverses d’un Corps unique conjuguant les lectures diverses de l’Évangile Un.

 

Et son peuple c’était le monde.

Avec une prédication pour ceux « des parvis ».

Inlassablement il a pris la défense des fragiles, des laissés-pour-compte : rien ne comptait que de faire respecter l’homme.

 

Lui, il n’était pas seulement le premier pasteur de son Église et le gardien de la bergerie en son enclos ; en ces temps d’inquiétude et parfois de sauve-qui-peut égoïste il était pour le monde entier une « autorité » (auctoritas !) un témoin de sens, parce qu’il fut un berger qui sentait le troupeau.

 

Michel Teheux





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