Seigneur, transfigure nos cœurs par ton Amour
- Frédéric Kienen
- 17 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 mars
2e dimanche du Carême - 16 mars 2025
Évangile selon saint Luc 9, 28.b-36

Chers Frères et Sœurs,
En ce temps de Carême, les Lectures de ce jour nous invitent à méditer sur la transformation intérieure à laquelle Dieu nous appelle. Regardons d’abord Abraham, ou plutôt « Abram », tel qu'il est nommé au début de ce récit. Dieu l'invite à lever les yeux vers le ciel et à contempler les étoiles, promesse d'une descendance aussi nombreuse. Abram crut en cette parole… et cette foi lui fut comptée comme justice. C'est donc dans cette confiance que Dieu scelle une Alliance avec lui, marquant également le début de sa nouvelle identité. Plus tard, son nom sera d'ailleurs changé en « Abraham » par Dieu Lui-même, signe de la transformation profonde qui s'est opérée en Abram à son contact. Notons que, pour les Juifs, recevoir un nom de Dieu à une signification profonde, car elle symbolise une transformation intérieure complète, jusqu'au plus profond de son être, marquant un renouveau spirituel et un lien renforcé avec le divin. Notons également que ce changement de nom engage une mission ou un destin particulier pour le bénéficiaire. Ainsi, par un mot de Dieu, par un acte de conversion d'Abram, l'Alliance conclue entre eux scelle dorénavant une triple promesse : une terre promise, une descendance et une bénédiction universelle.
De la même manière, l'Évangile de la Transfiguration nous révèle un autre moment de transformation : celle de Jésus devant Pierre, Jean et Jacques. Sur la montagne, les disciples contemplent Jésus resplendissant anticipativement dans sa gloire, conversant avec Moïse et Élie. La lumière qui émane de Lui n'est pas seulement un signe extérieur… elle est surtout une révélation de sa véritable nature. Plus précisément, en ce moment unique, les disciples entrevoient la plénitude de l'Amour de Dieu incarné en Jésus. Cet Amour qui sera tû par les disciples à la demande de Jésus Lui-même, cet Amour qui sera révélé à l'humanité tout entière plus tard à Pâques. Mais nous n'y sommes pas encore ... patience ... car il nous reste encore cinq semaines pour nous préparer à l'accueillir dans la joie ; cinq semaines pour nous configurer à Lui en le laissant transfigurer nos cœurs par son Amour.
Mais comment y arriver vous demandez-vous sûrement ? Se laisser transformer, c'est accueillir entièrement l'Amour de Dieu et accepter que cet Amour nous façonne jour après jour. C'est se dépouiller de ce qui nous éloigne de Lui pour revêtir pleinement notre identité de chrétiens, des enfants rayonnant de la lumière du Christ. Ainsi, à l'image d'Abram qui a reçu le nom d'Abraham en le transformant tout entier, recevoir pleinement le nom de Chrétien, c'est devenir des témoins vivants de cet Amour, porteurs d'une espérance qui dépasse les obscurités de ce monde.
Pour conclure, chers Frères et Sœurs, le Carême est pour nous ce chemin de transformation. Comme Abram, nous sommes invités à faire confiance aux promesses de Dieu, à nous laisser guider par Lui, même lorsque le chemin semble incertain. Comme Abraham, nous sommes invités à le laisser nous transformer par le nouveau nom qu’il nous donne. Comme les disciples sur le mont Thabor, nous sommes appelés à contempler la lumière du Christ et à nous laisser illuminer de l'intérieur par son Amour. Aussi, profitons de ce temps de désert pour méditer sur notre nom de Chrétien, un nom scellé dans la nouvelle Alliance du Christ, un nom qui incarne un engagement personnel à suivre un chemin de foi renouvelé.
Que ce temps de Carême soit pour chacun de nous une montée vers Dieu, un chemin où, à l'exemple d'Abraham et des disciples, nous osons dire « oui » à la transformation que le Seigneur opère en nous. Laissons-nous ainsi transfigurer par sa lumière, pour que notre vie entière devienne un reflet de son Amour.
Amen. Maranatha.
Frédéric Kienen